
Lettre 1 - Le Paris de Victor Hugo
En 1851, Paris n’était pas encore la métropole moderne que nous connaissons aujourd’hui. Avant les réformes radicales menées par le baron Haussmann sous le Second Empire, la capitale était divisée en 12 arrondissements, et non 20 comme aujourd’hui. Chaque arrondissement avait une identité propre et abritait des populations aux profils variés. Les rues, étroites et sinueuses, différaient grandement de celles d’aujourd’hui, avec une topographie marquée par des ruelles propices à l’érection de barricades, comme l’a montré la Révolution de 1848.
Les 12 arrondissements de Paris en 1851
La division de Paris en 12 arrondissements remonte à 1795 et resta en place jusqu’en 1860, date à laquelle la ville fut réorganisée pour passer à 20 arrondissements. Chaque arrondissement était subdivisé en quatre quartiers, totalisant ainsi 48 quartiers distincts. Cette organisation reflétait la diversité sociale, culturelle et économique de la capitale. Certains arrondissements étaient principalement résidentiels, tandis que d’autres abritaient des zones commerciales ou industrielles, contribuant à l’aspect hétérogène de la ville à l’époque.
Ci-dessous une carte de Paris et ses 12 arrondissements en 1851.

Le Faubourg-Montmartre : un quartier animé
En 1851, Victor Hugo résidait dans le quartier du Faubourg-Montmartre, au cœur du 2e arrondissement. Ce secteur dynamique mêlait commerces, artisanat et vie de quartier. Ses rues étroites, pavées et souvent animées étaient bordées de petites échoppes, de passages couverts, et constituaient un lieu de passage incontournable pour ouvriers, commerçants et artistes. Moins monumental que certains quartiers voisins, le Faubourg-Montmartre dégageait néanmoins une atmosphère unique, façonnée par l’essor industriel et une vie sociale effervescente. Le contraste entre résidences bourgeoises et zones populaires faisait de ce quartier un microcosme vivant du Paris du XIXe siècle.
Ci-dessous un plan détaillé du quartier Faubourg Montmartre 1834.

37, rue de la Tour d’Auvergne : la résidence de Victor Hugo
Après avoir quitté son logement au 16, place Royale (aujourd’hui place des Vosges), qui est aujourd’hui le musée Victor Hugo, il s’installe avec son épouse Adèle en 1848 au 1er étage d’une ravissante maison située au 37 (actuellement 41) rue de la Tour d’Auvergne, dans le quartier du Faubourg-Montmartre. Cette demeure, qu’ils louaient à Mme Hamelin, une veuve d’un ancien négociant qui occupait le rez-de-chaussée, devint leur refuge pendant trois ans. Mme Hamelin, respectée dans son milieu, avait transformé la maison en un lieu tranquille et élégant. Construite au début du XIXe siècle, elle se distingue par son architecture en forme de U, typique des hôtels particuliers de l’époque. La maison dispose d’un grand jardin surélevé offrant une vue dégagée sur la rue, et l’aile Est abrite une rotonde magnifique, servant de salon pour accueillir les amis et intellectuels du couple. Ces soirées poétiques et musicales devinrent un véritable lieu de rassemblement pour l’élite littéraire et artistique de l’époque.
Ci-dessous une photo de 1920 de la maison où la famille Hugo à résidé de 1848 à 1851.

Bonus photo
Nous avons déniché pour vous une rare photographie de 1920 capturant l’angle des rues Rodier et de la Tour d’Auvergne, ces mêmes rues où vécurent Juliette Drouet et Victor Hugo, témoins discrets de leur histoire.
