Lettre 3 - Angelo Brofferio

L'essentiel à retenir sur Angelo Brofferio

Angelo Brofferio (1802-1866) était une figure marquante de la vie politique et intellectuelle italienne du XIXe siècle, particulièrement actif au sein du Piémont-Sardaigne. Avocat de profession, il déployait également ses talents comme poète, dramaturge, historien, et surtout, comme journaliste et homme politique profondément engagé. Dans le contexte du Risorgimento, le grand mouvement pour l'unité et l'indépendance italienne, Brofferio se distinguait par ses positions républicaines radicales. Il était un ardent défenseur des libertés publiques et du suffrage universel, n'hésitant pas à critiquer vertement la monarchie de Savoie, bien que celle-ci eût adopté une constitution libérale en 1848, le Statuto Albertino. Élu député au Parlement subalpin à Turin, il s'imposa comme l'un des chefs de file de l'opposition démocratique et républicaine, reconnu pour son éloquence et la fermeté de ses convictions, qu'il diffusait aussi à travers les journaux qu'il fonda et dirigea.

 La solidarité des "frères en République"

En cet été 1851, la situation de Victor Hugo en France devenait de plus en plus précaire. Opposant à l'autoritarisme grandissant de Louis-Napoléon Bonaparte, il se sentait de plus en plus isolé et menacé. Le Piémont, en dépit de son régime monarchique, offrait alors un espace de libertés constitutionnelles relatif en Italie, Turin devenant un lieu de refuge pour de nombreux exilés politiques italiens. La lettre de Hugo à Brofferio prend alors tout son sens : c'est un geste de solidarité entre deux défenseurs d'une même cause – la République, la liberté, la souveraineté populaire. Face à la réaction conservatrice et aux menaces qui pesaient sur la France, Hugo se tournait vers une figure qui incarnait ces mêmes combats de l'autre côté des Alpes. Brofferio, par ses écrits et ses discours, luttait au Piémont pour l'approfondissement des libertés et l'avènement d'une Italie unie et républicaine, faisant écho à la bataille de Hugo pour la survie et la consolidation de la République française. En évoquant avec une "fierté combative" les "tempêtes" politiques françaises, Hugo cherchait sans doute à la fois à informer son correspondant et à maintenir vivants les liens entre les républicains européens, à une époque où leurs idéaux étaient partout mis à rude épreuve.

Un symbole de la fraternité républicaine transnationale

La correspondance entre Victor Hugo et Angelo Brofferio en août 1851 illustre l'existence d'un réseau informel de républicains européens, se soutenant moralement et intellectuellement par-delà les frontières. Pour Hugo, s'adresser à une "figure de la liberté au Piémont" comme Brofferio, c'était affirmer que le combat pour les idéaux démocratiques transcendait les nations et que, malgré les revers, l'espoir d'une Europe des peuples libres demeurait vivace.

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